Isaac Asimov : Les robots et l'empire


C'est avec Les robots et l'empire que Isaac Asimov met fin à ce cycle des robots qui compte six ouvrages en tout, romans et nouvelles confondues. Dans ce cycle, on peut distinguer un sous-cycle, en quelque sorte : celui qui a pour héros l'enquêteur Elijah Baley, un Terrien. La série Baley pourrait presque passer pour du roman policier si ce n'était du personnage de Gladia qui fait de ces romans de véritables histoires d'amour intersidérales. Dans Les robots et l'empire, toutefois, il y a bien longtemps qu'Elijah Baley n'est plus de ce monde, le récit se déroulant plus de cent ans après Les robots de l'aube (1983). Invraisemblable, me direz-vous ? Non, parce que l'espérance de vie des Aurorains s'avère une quinzaine de décennies de plus, voire davantage, que celle des Terriens, de sorte que Gladia continue toujours de jouer un rôle important dans ce dernier roman du cycle. Car même après tout ce temps, le souvenir d'Elijah Baley, cet amant de passage, ne cesse de hanter Gladia, cette femme originaire de Solaria qui a émigré sur la planète Aurora depuis dix ou onze décennies. Elle n'a vu Elijah qu'à trois reprises dans sa longue vie, mais ses sentiments pour lui n'ont jamais fléchi, tout comme ceux d'Elijah pour Gladia puisqu'il en a transmis le souvenir à ses descendants, dont le septième du nom : D.G. Baley. Cet étrange prénom correspond aux initiatives des deux robots chargés par Baley lui-même de prendre soin de Gladia : Daneel et Giskard.

Ce D.G. Baley, descendant d'Élijah, a colonisé une planète appelée BaleyWord. Dans l'univers des romans d'Asimov, on distingue les Terriens, les Coloniens et les Spaciens. Les habitants de Solaria et d'Aurora sont, par exemple, des Spaciens, deux planètes qui ont fait l'objet de deux romans d'Asimov, soit Face aux feux du ciel, pour Solaria, et Les robots de l'aube, pour Aurora. Dans ces deux romans, le personnage de Gladia joue un rôle clé. Et ça se poursuit avec Les robots et l'empire car elle se retrouve au centre d'une conspiration menée par Amadiro, ennemi juré d'Elijah Baley dans Les robots de l'aube, et Madamus, un jeune roboticien trop ambitieux. Celui-ci a pour projet de détruire la Terre, planète-mère pour tous les Coloniens,

Dans ce dernier roman de la série, la planète Solaria est désertée par ses habitants, et personne ne sait ce qu'ils sont devenus. En revanche, des milliers de robots ont été laissés sur place. Certains Coloniens, flairant la bonne affaire de la revente de ces robots dans d'autres planètes, se sont posés sur Solaria mais, à chaque fois, leurs vaisseaux ont été détruits. Pour en avoir le coeur net, D.G. Baley demande l'autorisation d'atterrir sur Aurora pour demander à Gladia de l'accompagner sur Solaria. Il se dit que seule une Solarienne pourrait éclair le mystère. Les autorités d'Aurora autorisent le départ de Gladia, notamment parce que les Aurorains eux-mêmes ne comprennent pas ce qui se passe sur Aurora. Une fois sur la planète, Gladia et D.G. se rendent vite compte que les robots ont été conditionnés pour reconnaître comme humains les seuls Solariens, ce qui est contraire à la première loi de la robotique qui stipule qu’un « robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. »

Entretemps, Amadiro et Mandamus mettent au point une conspiration pour détruire la Terre, source de tout l'univers connu. Cette conspiration s'avère toutefois déjouée par les deux robots Daneel et Giskard qui, tout robot qu'ils soient, ont amorcé une réflexion sur une possible quatrième loi de la robotique, la loi 0 en quelque sorte, une loi non codée qui consiste à privilégier la sécurité de l'humanité avec celle des individus. Il fallait le faire, n'est-ce pas ? Je ne vais pas pour retranscrire les lois de la robotique énoncées par Issac Asimov, tout simplement parce que vous la trouverez sur Wikipédia en suivant ce lien. Mais, si vous creusez un peu, vous constaterez que c’est cette trouvaille de la loi 0, faite par les robots eux-mêmes, qui a permis de sauver la Terre…

J'aime bien les romans d'Isaac Asimov que j'ai découvert sur le tard. J'ai d'ailleurs entrepris la lecture de son œuvre de façon plus ou moins ordonnée. Après le cycle des robots, j'attaque celui de l'empire qui compte trois volumes. Je risque de vous revenir…

Asimov, Isaac. Les robots et l'empire (Le Cycle des robots 6). J'ai Lu, 1986

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