Henri Vernes : Bob Morane 16 - Mission pour Thulé

Ce 16e Bon Morane débute alors que notre héros s'adonne au tourisme dans le sud des États-Unis. Au volant d'une vieille bagnole, il échoue à Paradise Rocks, une ville typique des films western de la fin du XIXe siècle... sauf que nous sommes toujours dans les années 1950 ! Morane est bien mal accueilli dans cette ville qui est contrôlé par un gros éleveurs du coin, un certain James Lore. À peine a-t-il pu obtenir une chambre d'hôtel qu'il est nuitamment assommé et délesté de tout son argent. Bref, ça commence mal...

Le lendemain, il se rend chez James Lore qui lui avance de l'argent. En échange, Bob Morane accepte de remplacer son pilote et de livrer pour lui du matériel d'équitation à San Francesco. Mais certains individus louches essaient de l'en dissuader. Mais notre héros ne supporte pas qu'on lui dise ce qu'il doit ou ne doit pas faire... Une fois à San Francesco, une autre mission se présente : livrer du matériel sportif à la base américaine secrète de Thulé au Groenland. Il s'apprêtait à refuser, mais un autre individu, aussi louche que les précédents, l'invite à renoncer ce projet en lui offrant une somme substancielle. Cet individu n'est nul autre que Roman Orgonetz, un personnage qui reviendra dans une vingtaine ouvrages par la suite.

Bob Morane s'envole donc pour Thulé, faisant fi des menaces de toutes sortes. Il est toujours accompagné par Ted Harrison, le bras droit de l'homme d'affaires. Mais à peine ont-ils franchi l'espace aérien du Groenland qu'ils sont attaqués par des inconnus conduisant des appareils de type militaire, visiblement pas américains. Son compagnon atteint par des projectiles, Bob n'a d'autre choix que de se poser. En constatant la mort de Harris, il découvre qu'il s'agit d'un agent du FBI et que, sur un billet rédigé à l'intention de Morane, il lui demande de bien dissimuler le troisième ballon. Une question de vie et de mort. Bob réussit à enterrer une boîte contenant cet objet juste avant qu'il soit rejoint par voie terrestre par ses agresseurs. Ne trouvant rien, ils emmènent notre héros dans leur repère secret. Devant la menace de la torture, Morane tisse un discours assez crédible pour faire croire aux inconnus, masqués pour qu'on ne soupçonne pas leurs pays d'origine, que l'objet recherché aurait été acheminé à Thulé par d'autres moyens. Résultat, ils abandonnent la base, étant convaincu de leur échec.

On le devine aisément, Morane réussit à s'évader et ce, à bord d'un avion dans lequel on a placé une bombe destinée à détruire la base américaine de Thulé. En plein vol, il réussit à détruire les quatre avions qui l'escortaient et à larguer la bombe dans l'océan. Une fois au sol, il est interrogé par l'armée américaine pendant une vingtaine d'heures jusqu'à ce qu'on finisse par reconnaître sa loyauté et sa bravoure. Le contenu du carton du troisième ballon recelait finalement un satellite miniature qui a pu être lancé en orbite. Aux trois quarts du roman, on est presque tenté de croire que la mission s'avère accomplie... Toutefois, il reste à démasquer le traitre qui ne cesse de renseigner l'ennemi sur la mission des services secrets américains. Pour Bob Morane, il ne fait aucun doute que la clé de l'énigme se trouve à Paradise Rocks. Il y retourne.

Comme on devait s'y attendre, dès qu'il met les pieds à Paradise Rocks, notre héros tombe dans un traquenard... mais il réussit en s'en sortir, grâce en autres aux services secrets qui sont venus à sa rescousse. Le traître est démasqué et Bob Morane poursuit ses vacances dans le sud des Etats-Unis...

Contrairement au roman précédent (voir La marque de Kali, le 15e Bob Morane), Mission pour Thulé se déploie sous le signe de la simplicité. En effet, une seule intrigue, un seul héros, un traître et des ennemis à la solde d'une nation étrangère qu'Henri Vernes se garde bien d'identifier, histoire d'éviter des complications. Roman rédigé en 1956, donc en pleine Guerre froide, on a toutefois aucun mal à la deviner... Comme d'habitude, aucune présence féminine dans ce roman tout simple, sans fioritures, que j'ai assez aimé, somme toute.

Vernes, Henri. Mission pour Thulé (Bob Morane 16). Éd. Gérard (coll. Marabout Junior), c1956

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