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Affichage des messages du septembre, 2013

Sorj Chalandon: Le petit Bonzi

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Le bègue a toujours trouvé les moyens d’atténuer ses problèmes d’élocution afin d’être en mesure de « fonctionner » en société. Bien que je l’aie toujours nié, je suis bègue. Si j’en souffre moins aujourd’hui, ce ne fut pas le cas pendant mes années d’enfance, surtout les années d’âge scolaire où je devais affronter au quotidien mes camarades de classe. Le petit Bonzi raconte l’histoire de Jacques Rougeron, un garçon de onze ans qui recourt à différents moyens pour pallier ce handicap. Encouragé par le petit Bonzi, son meilleur ami, son frère, son autre lui-même, il se convainc qu’il existe une herbe susceptible de guérir son mal. À la pharmacie de son quartier, il a observé que chaque herbe contenue dans les sachets de tisane s’attaque à une maladie: les maux d’estomac, les troubles du sommeil, etc. Alors il en existe sûrement une contre le bégaiement. Mais il n’ose pas entrer dans la boutique pour demander au monsieur. Alors il cherche lui-même l’herbe en question, n’hésitant à en e

Christian Gailly : Nuage rouge

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À l'instar de Jean Echenoz, de Christian Oster et de quelques autres, Christian Gailly est associé au courant minimaliste, un courant d'écrivains français qui renouvellent le genre romanesque sans oublier que l'essence du roman consiste à raconter une histoire, même si elle se résume à une suite d'imbroglios plus ou moins absurdes. Aux dires des critiques, Christian Gailly ferait partie de ce courant-là. Bien que je me méfie des étiquettes qui, bien souvent, sont attribuées de façon arbitraire par le milieu littéraire, je trouve rassurant l'existence de ce courant original à l'heure où on ne cesse de décrier la culture française, statuant péremptoirement sur son déclin. Par ailleurs, j'applaudis le fait qu'il se trouve encore des éditeurs, en l'occurrence les éditions de Minuit, pour publier des romans comme Nuage rouge , en rupture avec le mode linéaire du récit. Dans Nuage rouge , Christian Gailly raconte une histoire qui ne se laisse pas résumer f

Didier Daeninckx : Le crime de Sainte-Adresse

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Didier Daeninckx est un écrivain confirmé. Par là, j’entends un écrivain qui a publié chez un éditeur bien établi, en l’occurrence un éditeur papier comme Gallimard. Cela n’est pas forcément un gage de qualité, mais cela confère à coup sûr une crédibilité à l’auteur. D’ailleurs, Le crime de Sainte-Adresse ne dément pas cette crédibilité. En effet, il s’agit d’une bonne histoire policière qui, plus est, rédigée dans un style élégant où chaque mot trouve sa juste place dans la phrase. On ne s’ennuie pas, et on dévore rapidement ce récit à l’intrigue soutenue. Au Havre, ville portuaire de Normandie, un homme est assassiné. Selon toute vraisemblance, sa petite amie, une jolie rousse qui répond au nom de Judith Terranova, aurait fait le coup. Cendrine et Julien, deux policiers locaux qui sont aussi des presqu’amants dans la vie, sont à ses trousses et, ce faisant, découvrent que d’autres personnes, dans une voiture immatriculée en Belgique, suivent également les traces de la jeune fille. C